Oeuvrer avec l’amarante pour neutraliser les OGM

L'histoire d'une cohabitation entre une plante et des communautés humaines qui se sont alliées pour préserver la Vie.

Par Jonathan ATTIAS

Des bombes de graines d’amarantes réalisées par les populations argentines pour désaboter les champs OGM

L’histoire se déroule en Argentine, là où Monsanto a décidé de s’établir en 2012 pour construire le plus grand centre de production de maïs transgénique au monde (48 000 hectares).

Ces OGM sont utilisés pour résister aux nombreux pesticides utilisés pour éradiquer les herbes qui auraient la mauvaise idée de s’incruster dans les cultures.

 

Mais un jour une plante a fait son apparition dans ces champs d’OGM et au lieu de souffrir des herbicides utilisés, elle se multiplia grâce à son usage.

 

Cette plante c’est l’amarante, une immortelle comme on l’appelle traditionnellement : connue en Europe depuis la nuit des temps, elle est associée à la combativité de la déesse de la chasse Artémis.

Sacralisée dans les cultures les Aztèques, Incas et Mayas, l’amarante n’en demeure pas moins essentielle pour ses qualités nutritionnelles.

Elle symbolise également l’impact du colonialisme espagnol, puisque la plante qui faisait partie de l’alimentation de base de la population fut interdite par les colons pour empêcher qu’elle ne serve lors des cérémonies.

« La culture de l’Amaranthe fut à son apogée durant l’Empire Aztèque. Pour le peuple Aztèque, l’Amaranthe possédait une valeur nutritionnelle, thérapeutique et rituelle. »

Dominique Guillet – fondateur de l’association Kokopelli

Mais l’Histoire ne s’écrit pas aussi facilement et une domination, aussi imposante soit-elle ne peut venir à bout d’un symbole millénaire.

Aussi, après plusieurs siècles de repressions, l’amarante a fait son retour dans les champs pour empêcher les OGM de prospérer.

 

Les habitants argentins, ayant bien compris le pouvoir de la plante, se sont alliées à elle.

 

Pour cela, ils ont conçu des bombes de graines qu’ils ont jeté dans les champs, et en l’espace de quelques temps ce sont des milliers d’hectares qui se sont fait envahir par la plante, obligeant les agriculteurs à désherber manuellement dans un premier temps avant de renoncer à cultiver les parcelles OGM face à la prolifération de l’amarante (qui occupait jusqu’à 80% des cultures).

Champ d’amarante verte indienne

Comme pour l’amarante, de nombreux exemples attestent de l’alliance qu’il est possible de nouer entre les Vivants pour lutter fertilement face à un monde destructeur.

 

Il nécessite pour cela de nouvelles alliances inter-espèces qui induise de nouvelles pratiques politiques et de sortir du rapport de protecteur à protégé qu’on retrouve dans l’environnementalisme classique.

 

Ces alliances passeront par une compréhension des comportements et les pouvoirs propres, des plantes, animaux et autres vivants non-humains qui, bien souvent, refusent de se conformer à la discipline du travail forcé par les sociétés humaines, mais suivent leurs propres manières de vivre, pour engager nos choix d’habitations et d’actions.

 

A ce sujet, je vous invite à lire l’excellent livre intitulé « Nous ne sommes pas seuls » , sorte de traité d’écologie politique terrestre qui ouvre de nouveaux horizons pour agir avec la nature, contre ceux qui l’effondrent.

Découvrez le livre

Ces préconisations et concepts sont plus largement explorés dans le livre que nous avons consacré à la désobéissance fertile.

Véritable manifeste doublé d’un guide pratique et juridique pour s’installer en nature, ce livre nous accompagne pour devenir des gardiens des territoires.

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