La Désobéissance Fertile
Définition
La désobéissance fertile est un mouvement dont la volonté absolue est de préserver les êtres vivants et de régénérer les écosystèmes lorsque ces derniers ont été dégradés ; cela par tous les moyens.
La désobéissance fertile vise ainsi à créer de nouveaux systèmes au sein desquels l’espèce humaine cohabite durablement avec les autres espèces vivantes et forme avec elles un ensemble harmonieux.
À travers la désobéissance fertile, nous proposons à chacun.e de devenir les gardiens des vivants : de toutes les espèces qui se font massacrer, de tous les cours d’eau qui se font polluer et de toutes les ressources qui se font piller ; nous nous engageons à empêcher par tous les moyens que ces exterminations continuent.
L’enjeu, à travers ce mouvement, est de montrer qu’il nous est possible de donner de la noblesse à nos existences en concentrant nos forces et nos actions à la protection et au maintien de la vie sous toutes ses formes.
Cette philosophie se fonde sur trois piliers fondamentaux :
× S’intégrer dans la Nature.
× Aggrader les territoires.
× Ne pas attendre que les lois changent pour agir.
Comment agissons-nous ?
Pour parvenir à concrétiser la mise en place de telles fondements, nous préconisons le rachat et la mise à disposition de parcelles agricoles pour permettre à des collectifs de s’y installer et de prendre soin de ces espaces, à travers l’initiative « Gardiens des territoires » et la création d’une plateforme de mises en liens entres propriétaires et usagers.
Nous avons par ailleurs créé l’association « Désobéissance Fertile » qui recueille les dons et qui les utilisent en vue de :
- Racheter des parcelles de forêts pour les ou des terres agricoles pour les aggrader (pour chaque don effectué, la moitié de la somme va directement au rachat de parcelles)
- Développer des outils et autres matériaux pédagogiques pour faciliter l’installation en désobéissance fertile.
Vous pouvez soutenir nos actions en faisant un don sur la plateforme Helloasso : www.helloasso.com/associations/desobeissance-fertile/
Quelle est la nécessité ?
Si un mouvement comme celui-ci existe, c’est parce que le défi auquel nous devons répondre ne s’est encore jamais présenté dans l’Histoire de l’humanité à savoir : assurer la survie de notre espèce.
Selon un rapport[1] publié en Novembre 2017 et co-signé par 15 000 scientifiques (15364 exactement) et intitulé « il sera bientôt trop tard », nous aurions perdu 75% des insectes en l’espace de 30 ans.
Quant aux espèces vertébrées, les chiffres sont tout aussi alarmants.
Ce n’est pas comme si nous nous réveillions soudainement pour découvrir ces informations : en 1972 déjà, le « rapport Meadows[2] » rédigé par le MIT pour le « Club de Rome » prévoyaient un effondrement de notre civilisation pour 2030 si nous ne changions pas drastiquement nos modes de vies.
En 2009, la revue scientifique « Nature » publiait une étude[3] définissant neuf seuils critiques au-delà desquels la vie ne pourrait pas se maintenir sur la planète. Quatre d’entre eux étaient déjà dépassés.
En 2012, une équipe de 18 chercheurs publie une nouvelle étude dans la revue « Nature » et intitulée « Approaching a state shift in Earth’s biosphere[4] » (« à l’approche d’un changement d’état de la biosphère terrestre »).
Cette étude insiste sur l’irrémédiabilité d’un changement brutal des conditions de vie sur Terre ces prochaines années, à partir de la mesure de seuils de vie sur le point d’être dépassés.
En 2015, d’autres données publiées dans l’étude « The trajectory of the Anthropocene : The Great Acceleration[5] » viennent illustrer ce triste constat en comparant l’épuisement des ressources sur Terre avec les tendances socio-économiques.
Désormais, tous les indicateurs étudiés expriment une saturation des ressources autrefois disponibles:
Les océans s’acidifient du fait de la pollution atmosphérique[7] et selon les estimations relatives à nos consommations de matières premières, d’ici 2050 tout sera épuisé [8] !
Les sols sont toujours plus érodés du fait de déversements intensifs de poisons agricoles; ces empoisonnements à échelle industrielle ont pour conséquence de générer des déserts au sein desquels plus rien ne vit.
Ces déserts terrestres et marins se multiplient à une vitesse incontrolable et rien n’est entrepris au niveau institutionnel pour en changer de trajectoire.
Pourquoi désobéir ?
Toutes les destructions constatées sont le fruit d’une étroite complicité entre des industries extractrices de ressources et des institutions étatiques qui ont autorisées voire subventionnées ces destructions.
La raison à cela est évidente : nous sommes dans un modèle de société capitaliste-extractiviste qui perçoit la Nature comme une source de profit dans laquelle puiser sans limites, en vue d’enrichir une espèce aux dépens de toutes les autres.
Les rapports scientifiques peuvent se multiplier et alerter sans cesse sur les dangers qui pèsent sur notre humanité, rien ne changera tant que le modèle n’évoluera pas, car les dirigeants sont tenus de répondre aux souhaits des industries d’accumuler plus de profits à partir des extractions de ressources.
Même chose pour les lois : jamais nous ne pourrons espérer que des lois préservant les écosystèmes ne soient adoptées face à des arguments économiques promus par des lobbys industriels.
Tant que l’idéologie profonde n’aura pas évoluée, rien ne changera véritablement. Et l’idéologie veut que chaque année, on mesure la grandeur d’un pays à l’évolution de son PIB, autrement dit à la production et à l’utilisation toujours croissantes de ressources.
Nous n’avons pas le luxe d’attendre que nos dirigeants disposent soudainement d’une vision altruiste pour le reste de l’humanité.
Alors il nous faut désobéir collectivement et agir selon notre conscience pour permettre à ce qu’émerge de nouvelles formes de sociétés, respectueuses des Vivants.